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En hommage à
bella
CAVALIER-KING-CHARLES
Il est né le:05/06/2006
Il nous a quittés le:30/09/2020



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207 messages

Déposé par poutounou le 05/04/2023  
Quel magnifique poème ! Toi, mon Esprit, sillonnes gaiement l’immensité profonde et va dire à nos doux Anges combien ils nous manquent…
*
Élévation
*
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
*
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
*
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
*
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
*
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
*
Poème de Charles Baudelaire

Déposé par poutounou le 02/04/2023  
Avec un jour de retard, mais elle est trop drôle celle-là !!!
*
Poésie du poisson d'avril
*
J'ai vu 3 chats bleus, à la queue leu-leu
Marchant sur un fil .....Poisson d'avril !
J'ai vu un chameau faire du vélo
Tout autour d'une île.....Poisson d'avril !
J'ai vu un gros ver en hélicoptère
Traversant la ville.....Poisson d'avril !
J'ai vu une vache avec des moustaches
Et de très longs cils.....Poisson d'avril !
J'ai vu 10 corbeaux assis sur le dos
D'un vieux crocodile.....Poisson d'avril !
*
Paul GERALDY

Déposé par poutounou le 29/03/2023  
Magnifique écrit de nos Anges pour nous, mamans et papas de coeur !
*
Sois tranquille d’Emmanuel Moire
*
Je sais la peine
Je sais les pleurs
Et les pensées
Que les mots ne peuvent apaiser
Je sais l'absence
Je sais le manque
Et les regrets
Les souvenirs
Qu'il faut revivre
Et partager
Je sais tout ce qui est
Pour toi
*
Sois tranquille
Tout va bien
Sois tranquille
Je suis serein
Je repose en paix
Où je vais
Sois tranquille
Ce n'est rien
Sois tranquille
J'en ai besoin
Et je m'en sers
Je me libère
Enfin
*
Je sais le temps
Je sais les heures
Les nuits passées
Que les rêves ne peuvent soulager
Je sais l'effort
Et le courage
À retrouver
Se souvenir
Qu'il faudra vivre
Et continuer
Je sais tout ce qui est
Pour toi
*
Sois tranquille
Tout va bien
Sois tranquille
Je suis serein
Je repose en paix
Où je vais
Sois tranquille
Ce n'est rien
Sois tranquille
J'en ai besoin
Et n'oublie pas
N'oublie pas
Je suis là
Je suis là
Je suis là

*
Sois tranquille
Tout va bien
Sois tranquille
Je suis serein
Je repose en paix
Où je vais
Sois tranquille
Tout va bien
Sois tranquille
Et sois certain
Où que tu sois
Je veille sur toi

Déposé par poutounou le 26/03/2023  
Très bel écrit, légèrement revisité, du poète Monsieur Ferrat
*
Extrait de « Tu aurais pu vivre encore un peu »
*
Tu aurais pu vivre encore un peu
Pour notre bonheur, pour notre lumière
Avec tes yeux clairs, ta queue joyeuse
Ton esprit ouvert, ton air généreux
Tu aurais pu vivre encore un peu
Mon fidèle ami, mon copain, mon frère
Au lieu de partir tout seul en croisière
Et de nous laisser comme chiens galeux
Tu aurais pu vivre encore un peu
*
T'aurais pu rêver encore un peu
Te laisser bercer près de la rivière
Par le chant de l'eau courant sur les pierres
Quand des quatre fers, l'été faisait feu
T'aurais pu rêver encore un peu
Sous mon châtaignier à l'ombre légère
Laisser doucement le temps se défaire
Et la nuit tomber sur la vallée bleue
T'aurais pu rêver encore un peu
*
Tu aurais pu vivre encore un peu
Ne pas m'imposer d'écrire ces vers
Toi qui savais bien, mon ami si cher
À quel point souvent je suis paresseux
Tu aurais pu vivre encore un peu.
*
Jean Ferrat

Déposé par poutounou le 22/03/2023  
L’important c’est de vous aimer, vous nos magnifiques Anges…
*
L'important c'est d'aimer
*
Peu importe ce qu'on donne
Un sourire, une couronne
A quelqu'un ou bien à personne
Peu importe ce qu'on donne
Donner c'est comme recevoir
Mais sans s'en apercevoir
Comme quand on pardonne à ceux qu'on aime
Qu'on goûte à l'opium d'aimer quand même
D'aimer quand même...
D'aimer quand même...
*
L'important c'est d'aimer, pour tout donner
L'important c'est d'y croire sans s'en apercevoir
L'important c'est toujours d'être en amour
L'important c'est donner, et ne rien demander
*
Peu importe ce qu'on laisse
A tous ceux qui nous délaissent
Qu'on survive ou qu'on disparaisse
Peu importe qui nous blesse
Laisser c'est comme tout vouloir
Mais sans s'en apercevoir
*
C'est comme une faiblesse pour ceux qu'on aime
C'est presqu'une promesse d'aimer quand même
D'aimer quand même...
D'aimer quand même...
*
L'important c'est d'aimer, pour tout donner
L'important c'est d'y croire sans s'en apercevoir
L'important c'est toujours d'être en amour
L'important c'est donner, et ne rien demander
*
Peu importe ce qu'on dit
Avec des mots ou des cris
Quand c'est le coeur qui parle aussi
Peu importe ce qu'on vit
Il faut toujours le vouloir
Et bien s'en apercevoir
*
Comme quand on sourit à ceux qu'on aime
Qu'on goûte à l'opium d'aimer quand même
D'aimer quand même...
D'aimer quand même...
*
L'important c'est d'aimer, pour tout donner
L'important c'est d'y croire sans s'en apercevoir
L'important c'est toujours d'être en amour
L'important c'est donner, et ne rien demander
*
L'important c'est d'aimer, pour tout donner
L'important c'est d'y croire sans s'en apercevoir
*
D'aimer quand même, comme je voudrais que l'on m'aime
Pour tout donner, à tous ceux qui eux m'ont aimé
D'aimer quand même
Comme je voudrais que l'on m'aime
*
Pascal Obispo

Déposé par poutounou le 19/03/2023  
Hélas ! Faut-il que meure ce bonheur ?
*
Impression de printemps
*
Il est des jours - avez-vous remarqué ? -
Où l'on se sent plus léger qu'un oiseau,
Plus jeune qu'un enfant, et, vrai ! plus gai
Que la même gaieté d'un damoiseau.
*
L'on se souvient sans bien se rappeler...
Évidemment l'on rêve, et non, pourtant.
L'on semble nager et l'on croirait voler.
L'on aime ardemment sans amour cependant
*
Tant est léger le coeur sous le ciel clair
Et tant l'on va, sûr de soi, plein de foi
Dans les autres, que l'on trompe avec l'air
D'être plutôt trompé gentiment, soi.
*
La vie est bonne et l'on voudrait mourir,
Bien que n'ayant pas peur du lendemain,
Un désir indécis s'en vient fleurir,
Dirait-on, au coeur plus et moins qu'humain.
*
Hélas ! faut-il que meure ce bonheur ?
Meurent plutôt la vie et son tourment !
Ô dieux cléments, gardez-moi du malheur
D'à jamais perdre un moment si charmant.
*
Paul VERLAINE (1844-1896)

Déposé par poutounou le 15/03/2023  
Être seul, c’est la mort ! Être deux, c’est la vie !
*
Le ballet des heures
*
(Le Dieu Pan parle :)
*
Les heures sont des fleurs l'une après l'autre écloses
Dans l'éternel hymen de la nuit et du jour ;
Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses
Et ne les donner qu'à l'amour.
*
Ainsi que de l'éclair, rien ne reste de l'heure,
Qu'au néant destructeur le temps vient de donner ;
Dans son rapide vol embrassez la meilleure,
Toujours celle qui va sonner.
*
Et retenez-la bien au gré de votre envie,
Comme le seul instant que votre âme rêva ;
Comme si le bonheur de la plus longue vie
Était dans l'heure qui s'en va.
*
Vous trouverez toujours, depuis l'heure première
Jusqu'à l'heure de nuit qui parle douze fois,
Les vignes, sur les monts, inondés de lumière,
Les myrtes à l'ombre des bois.
*
Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines ;
Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,
Rajeunit l'autre sang qui vieillit dans vos veines
Et donne l'oubli du passé.
*
Que l'heure de l'amour d'une autre soit suivie,
Savourez le regard qui vient de la beauté ;
Être seul, c'est la mort ! Être deux, c'est la vie !
L'amour c'est l'immortalité !
*
Gérard de NERVAL (1808-1855)

Déposé par poutounou le 12/03/2023  
Qu’elle est belle cette poésie de Théophile Gautier !!! Mais qu’il se dépêche un peu le printemps : envie d’un peu de chaleur et de doux rayons du soleil…
*
Premier sourire du printemps
*
Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
*
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
*
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
*
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
*
Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
*
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.
*
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
*
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "
*
Théophile GAUTIER (1811-1872)

Déposé par poutounou le 08/03/2023  
Vous êtes mort un matin, un après-midi ou un soir, magnifiques Anges !!! « Et la plus morte mort est d’avoir survécu » !!!
*
Vous êtes mort un soir
*
Vous êtes mort un soir à l'heure où le jour cesse.
Ce fut soudain. La douce et terrible paresse
En vous envahissant ne vous a pas vaincu.
Rien ne vous a prédit la torpeur et la tombe.
Vous eûtes le sommeil. Moi, je peine et je tombe,
Et la plus morte mort est d'avoir survécu.
*
Anna de NOAILLES (1876-1933)

Déposé par poutounou le 05/03/2023  
Que c’est bien dit : « Le vivre vous chagrine et le mourir vous fâche... »
*
Voix intérieure
*
Mon ami, quels ennuis vous donnent de l'humeur ?
Le vivre vous chagrine et le mourir vous fâche.
Pourtant, vous n'aurez point au monde d'autre tâche
Que d'être objet qui vit, qui jouit et qui meurt.
*
Mon âme, aimez la vie, auguste, âpre ou facile,
Aimez tout le labeur et tout l'effort humains,
Que la vérité soit, vivace entre vos mains,
Une lampe toujours, par vos soins, pleine d'huile.
*
Aimez l'oiseau, la fleur, l'odeur de la forêt,
Le gai bourdonnement de la cité qui chante,
Le plaisir de n'avoir pas de haine méchante,
Pas de malicieux et ténébreux secret,
*
Aimez la mort aussi, votre bonne patronne,
Par qui votre désir de toutes choses croît,
Et, comme un beau jardin qui s'éveille du froid,
Remonte dans l'azur, reverdit et fleuronne ;
*
L'hospitalière mort aux genoux reposants
Dans la douceur desquels notre néant se pâme,
Et qui vous bercera d'un geste, ma chère âme,
Inconcevablement éternel et plaisant...
*
Anna de NOAILLES (1876-1933)

Déposé par poutounou le 01/03/2023  
Nos anges ne seront jamais oubliés...
*
Le calmant
*
Plus qu'ennuyée
Triste.
Plus que triste
Malheureuse.
Plus que malheureuse
Souffrante.
Plus que souffrante
Abandonnée.
Plus qu'abandonnée
Seule au monde.
Plus que seule au monde
Exilée.
Plus qu'exilée
Morte.
Plus que morte
Oubliée.
*
Marie Laurencin ("Poèmes" - Bernouard éditeur, 1926)
Marie Laurencin (1883-1956) , peintre certes, mais également poète sous le pseudonyme de Louis Lalanne,

Déposé par poutounou le 26/02/2023  
La vie se résume à ces quelques mots, que l’on soit un humain ou un chien : "Entrez, sortez et puis bonsoir !"
*
Epitaphe pour n'importe qui
*
On ne sait pourquoi cet homme prit naissance.
Et pourquoi mourut-il ? On ne l'a pas connu.
Il vint nu dans ce monde, et, pour comble de chance,
Partit comme il était venu.
*
La gaîté, le chagrin, l'espérance, la crainte,
Ensemble ou tour à tour ont fait battre son coeur.
Ses lèvres n'ignoraient le rire ni la plainte.
Son oeil fut sincère et moqueur.
*
Il mangeait, il buvait, il dormait ; puis, morose,
Recommençait encor dormir, boire et manger ;
Et chaque jour c'était toujours la même chose,
La même chose pour changer.
*
Il fit le bien, et vit que c'était des chimères.
Il fit le mal ; le mal le laissa sans remords.
Il avait des amis ; amitiés éphémères !
Des ennemis ; mais ils sont morts.
*
Il aima. Son amour d'une autre fut suivie,
Et de plusieurs. Sur tout le dégoût vint s'asseoir.
Et cet homme a passé comme passe la vie
Entrez, sortez, et puis bonsoir !
*
Jean RICHEPIN (1849-1926)

Déposé par poutounou le 22/02/2023  
Que c’est beau : « voile ma douleur solitaire »…
*
A la nuit
*
Toujours le malheureux t'appelle,
Ô nuit, favorable aux chagrins !
Viens donc, et, porte sur ton aile
L'oubli des perfides humains.
Voile ma douleur solitaire ;
Et, lorsque la main du Sommeil
Fermera ma triste paupière,
Ô dieux ! reculez mon réveil ;
Qu'à pas lents l'aurore s'avance
Pour ouvrir les portes du jour :
Importuns, gardez le silence,
Et laissez dormir mon amour.
*
Evariste de PARNY (1753-1814)

Déposé par poutounou le 19/02/2023  
Ton souvenir aussi se creuse plus avant, mon doux Ange...
*
La Grand-mère
*
Voici trois ans qu'est morte ma grand'mère,
La bonne femme, et, quand on l'enterra,
Parents, amis, tout le monde pleura
D'une douleur bien vraie et bien amère.
*
Moi seul j'errais dans la maison, surpris
Plus que chagrin ; et, comme j'étais proche
De son cercueil, quelqu'un me fit reproche
De voir cela sans larmes et sans cris.
*
Douleur bruyante est bien vite passée :
Depuis trois ans, d'autres émotions,
Des biens, des maux, des révolutions,
Ont dans les murs sa mémoire effacée.
*
Moi seul j'y songe, et la pleure souvent ;
Depuis trois ans, par le temps prenant force,
Ainsi qu'un nom gravé dans une écorce,
Son souvenir se creuse plus avant !
*
Gérard de Nerval ("Odelettes", 1832)

Déposé par poutounou le 15/02/2023  
Il est où le "chemin de clarté" ??? C'est peut-être le chemin du coeur !!!
*
Le veilleur solitaire
*
Il y a toujours dans la nuit de la ville
une petite fenêtre qui brille
très loin au bord du ciel
une fenêtre au loin, une lampe qui brûle,
un homme ou peut-être un enfant
penché sur la page d'un livre
où les mots brûlent et brillent.
Et le cœur de l'homme ou de l'enfant
brûle d'un sang plus vif,
s'exalte, s'illumine.
*
Il y a toujours au bord du ciel
un veilleur solitaire
qui cherche dans la nuit
son chemin de clarté.
*
Jean Joubert ("La maison du poète" - Pluie d'étoiles éditions, 1999)

Déposé par poutounou le 12/02/2023  
Que c'est joli ! "Il faut savoir marier la mort avec la vie !".
*
Un jour de colère
*
Un jour de colère
tu te gonfles comme un poisson-lune
un jour de douceur
ta bouche est en fleur
Il ne faut pas espérer
téter sans cesse
le lait de la vie
il faut savoir marier
le soleil avec la pluie
*
Un jour de couleur
l’enfer embrasse ton coeur
mais un jour de miel
comme tu es suave !
Il ne faut pas espérer
téter sans cesse
le lait de la vie
il faut savoir marier
Douleur avec Plaisir
*
Un de tes amis meurt
tu es brisé de chagrin
un enfant naît
ton coeur est en fête
Il ne faut pas espérer
téter sans cesse
le lait de la vie
il faut savoir marier
la Mort avec la Vie
*
Hector Poullet ("Paroles en l’air" , éditions Desormeaux, 1978)

Déposé par poutounou le 08/02/2023  
Soulagement
*
Quand je n'ai pas le coeur prêt à faire autre chose,
Je sors et je m'en vais, l'âme triste et morose,
Avec le pas distrait et lent que vous savez,
Le front timidement penché vers les pavés,
Promener ma douleur et mon mal solitaire
Dans un endroit quelconque, au bord d'une rivière,
Où je puisse enfin voir un beau soleil couchant.
*
O les rêves alors que je fais en marchant,
Dans la tranquillité de cette solitude,
Quand le calme revient avec la lassitude !
Je me sens mieux.
*
Je vais où me mène mon coeur.
Et quelquefois aussi, je m'assieds tout rêveur,
Longtemps, sans le savoir, et seul, dans la nuit brune,
Je me surprends parfois à voir monter la lune.

Déposé par poutounou le 05/02/2023  
« La tranquille habitude aux mains silencieuses panse, de jour en jour, nos plus grandes blessures... »
*
L'habitude
*
La tranquille habitude aux mains silencieuses
Panse, de jour en jour, nos plus grandes blessures ;
Elle met sur nos coeurs ses bandelettes sûres
Et leur verse sans fin ses huiles oublieuses ;
*
Les plus nobles chagrins, qui voudraient se défendre,
Désireux de durer pour l'amour qu'ils contiennent,
Sentent le besoin cher et dont ils s'entretiennent
Devenir, malgré eux, moins farouche et plus tendre ;
*
Et, chaque jour, les mains endormeuses et douces,
Les insensibles mains de la lente Habitude,
Resserrent un peu plus l'étrange quiétude
Où le mal assoupi se soumet et s'émousse ;
*
Et du même toucher dont elle endort la peine,
Du même frôlement délicat qui repasse
Toujours, elle délustre, elle éteint, elle efface,
Comme un reflet, dans un miroir, sous une haleine,
*
Les gestes, le sourire et le visage même
Dont la présence était divine et meurtrière ;
Ils pâlissent couverts d'une fine poussière ;
La source des regrets devient voilée et blême.
*
A chaque heure apaisant la souffrance amollie,
Otant de leur éclat aux voluptés perdues,
Elle rapproche ainsi de ses mains assidues,
Le passé du présent, et les réconcilie ;
*
La douleur s'amoindrit pour de moindres délices ;
La blessure adoucie et calme se referme ;
Et les hauts désespoirs, qui se voulaient sans terme,
Se sentent lentement changés en cicatrices ;
*
Et celui qui chérit sa sombre inquiétude.
Qui verserait des pleurs sur sa douleur dissoute,
Plus que tous les tourments et les cris vous redoute,
Silencieuses mains de la lente Habitude.
*
Auguste ANGELLIER (1848-1911)

Déposé par poutounou le 01/02/2023  
Les caresses des yeux les plus douces, les plus pures, sont celles de nos merveilleux Anges...
*
Les caresses des yeux
*
Les caresses des yeux sont les plus adorables ;
Elles apportent l'âme aux limites de l'être,
Et livrent des secrets autrement ineffables,
Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître.
*
Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ;
Leur langage est plus fort que toutes les paroles ;
Rien n'exprime que lui les choses immortelles
Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.
*
Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire
Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses,
Elles gardent encor leur limpide tendresse ;
*
Faites pour consoler, enivrer et séduire,
Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes !
Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?
*
Auguste ANGELLIER (1848-1911)

Déposé par poutounou le 29/01/2023  
Mais non, ils sont toujours là : dans le vent, dans la pluie, dans les rayons du soleil… ! Il suffit d’écouter avec son cœur…
*
Sur le fil
*
Ma chair fissure
Sous l’absence
Les silences grignotent
L’hier
Les mots gercent
Les lèvres
De cette vie en barbelés
Tu ne sens pas mon odeur
Tu n’entends pas le son de ma voix
Tu ne me vois pas
Tu ne me touches pas
Tu me laisses seule ici
Tu oublies de me faire un signe
Tu gommes mon sourire
Tu me prives de toi, de nous…
*
Sandrine Davin




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