Calypso, mon ange, mon trésor de tous les instants, je ne saurai jamais assez dire à quel point tu me manques. Les jours passent et me rappellent de manière toujours plus cinglante ton absence. Je te revois me faire une fête exagérée à chaque fois que je rentrais à la maison. J'attendais le soir avec impatience pour te retrouver après le travail et te serrer dans mes bras, toi mon nounours, ma véritable amie, ma sœur, ma mère et mon enfant. Je t'aime encore à travers les nuages et je ne t'oublierai jamais. Tu étais tout pour moi, un souffle de vie, un élixir de bonheur.
J'aimais tant nos moments de jeu. Je me souviens de ta petite peluche Winnie que tu m'apportais dès que tu voulais t'amuser avec moi. Dans tes yeux, je lisais les sentiments du monde entier entremêlés. Tu étais la gaieté incarnée. Et puis, il y avait mes peines, et Dieu sait que j'en ai traversées ces dernières années. A chaque fois, tu étais là pour lécher mes larmes et te serrer contre moi dès que tu les voyais apparaître, à tout moment. Tu étais la plus ferme des délicatesses, ma potion d'espoir et mon pilier. Avec ta petite frimousse, tu savais me parler. Je me souviens de tes ronchonnements subtils que tu formulais et que je comprenais parfaitement. Nous avions notre propre langage. Tu étais unique et je t'emmenais partout où je le pouvais. Tu m'accompagnais dans mes difficultés sans rechigner.
J'aimais tant te voir hurler de contentement à chaque fois que je te disais que nous allions nous promener. Je te revois gambader au bord du canal, enjouée comme tu l'étais. Je t'imagine encore me rattraper en courant, après être restée au loin sur le chemin. Je voyais ta crinière épaisse se mouvoir dans le vent et tes yeux perçants scintiller vers moi.
Tu dormais avec moi, et tu demandais toujours à monter dans le lit en grattant un côté du matelas. Tu te collais contre lui en attendant que je te hisse à côté de moi. Et s'en suivaient des nuits où nous nous endormions ensemble, calmement. J'avais la main dans tes poils touffus, mon petit réconfort. Et tu me faisais des tas de bisous.
Je repense à ta gourmandise, à tes aboiements bruyants qui mettaient une animation irrépressible dans la maison. Je te commandais de te taire et tu continuais de plus belle. Aujourd'hui, il n'y a pas un son dans cette maison vide de toi. Ce silence est lourd comme un boulet que je porte au pied pour l'éternité.
En quelques minutes, alors que tu paraissais en parfaite santé la veille, tu t'es mise à vomir tout ce que tu avais dans l'estomac jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. Puis, toute la journée tu étais fatiguée et tu t'es levée en titubant, sans jamais te plaindre. J'ai eu très peur et je t'ai amenée chez le vétérinaire. Une amie m'aidait et te tenait pendant que je conduisais dans la panique. Quand nous sommes arrivées sur le parking, tu étais devenue toute frêle dans ses bras. Je t'ai alors portée et tu étais si molle... je n'avais pas réalisé à quel point. Nous t'avons vite déposée sur la table d'examen et là j'ai entendu les mots "hypothermie", "occlusion intestinale", "pupilles violacées", "coma", et "en train de mourir". J'ai demandé ce qu'il y avait à faire et il devait regarder à l'intérieur de ton ventre ce qui se passait. Si on ne réagissait pas, tu étais en train de partir. J'ai crié "sauvez-la!" en m'écroulant et je t'ai fait un dernier baiser en te chuchotant de te battre. Mais il ne t'a pas sauvée. C'était trop tard. Des caillots dans le cerveau, un pancréas nécrosé, il n'y avait rien à faire. Te réveiller aurait prolongé tes souffrances pour rien, selon les mots du vétérinaire. J'ai donc dû te laisser t'éteindre pendant que je hurlais dans la pièce d'à côté. Je ne réalisais pas et je n'ai pas pu aller te retrouver dans la salle froide d'opération, ton ventre tout ouvert, pour t'accompagner une dernière fois dans ton coma, avant la dernière de tes respirations. Mon bébé, tu me manques pour toujours. Mes larmes coulent maintenant sur mes joues parce que tu n'es plus là pour les arrêter.
J'espère qu'il existe un monde où tu es bien, sans souffrances. Car tu étais si jeune. Nous n'étions pas préparées à te voir t'envoler si tôt. J'espère que je te retrouverai un jour, mon amour. Tu es en moi à chaque seconde. Je t'aime à l'infini avec toute la puissance que peut donner mon coeur.
Adieu ma perle d'ailleurs, mon petit pipps, ma tendresse. Adieu ma divinité. Avec ta disparition se ferme un livre de douceur, laissant une empreinte indélébile d'amour.