Voici un extrès du journal consacré à Végas. Je vous le dit tout de suite, c'est assez long, mais j’ai beaucoup de mal à me modérer quand je parle de Végas. Je vous dis donc, bonne lecture
Il y a près de 5 ans, un de mes garçons (j' en ai 4 + 1 fille) passe un soir avec une bande de copains. Nous étions tous heureux, car à cette époque, mon garçon s'était un peu marginalisé et nous ne le voyons pas beaucoup. Bref, ce jour là, nous étions tous réunis et c'était le bonheur. Mon fils reparts avec ses amis et je reprends la préparation du repas. Ma fille qui rentre me demande :
- Maman, c'est quoi ce chien dans le garage?
- un chien, quel chien?
- ben jsais pas, mais ya un petit chien tout noir dans le garage
Je fonce dans le garage et là je vois ce que je prenais pour un petit labrador tout noir bouffer une paire de chaussettes de Bruno (mon époux). Je vais pour le gronder, il me regarde et là, c'est le coup de foudre. Je vous promets, c'est vraiment le coup de foudre. J'appelle mon fils pour lui demander si il n'a pas oublié quelque chose ou quelqu'un à la maison. Il me réponds :
- non Man, pourquoi?
- ben jsais pas moi, mais là j'ais un petit labrador tout noir qui pisse partout et qui bouffe les chaussettes de ton père
- Ha oui! Dragon
- Dragon? Comment ça Dragon? Qu'est-ce-que ça veut dire?
- Hé bien voilà, ce chien est à moi, il s'appelle Dragon et je te le laisse car pour le moment je ne peux pas m'en occuper.
- Bon, d'accord, mais tu aurais quand méme pu me demander
- Non, car je savais qu'en le voyant, vous craqueriez. Au fait Maman, ce n'est pas un labrador, c'est un Rottweiller
- Un quoi? Mais tu es fracassé? Un chien pareil chez nous, avec tous les gosses qui vont et viennent. Allo, allo, Stéphane tu me réponds. Allo
Et voilà, nous nous retrouvons avec un Rottweiller sur les bras et un fils qui me raccroche au nez pour éviter d'entendre sa mére raler.
Mais ça ne change rien au fait que je suis déjà amoureuse de cette petite boule de poils. Bruno arrive et pour lui c'est la méme chose.
Nous décidons que Dragon ne lui va pas et qu'un prénom pareil ne peut que faire grandir la peur des gens pour cette race de chiens dont on parle déjà dans les médias. Et pas en bien évidement.
Tout d'abord, je propose Vidock. Biensur, personne ne sais de qui je parle et si comme pour eux il faut que je l'explique à chaque présentation, nous sommes pas sortis de l'auberge.
Une autre idée me viens : Végas. Et là, toute la famille adhére. Ce sera donc Végas
A l'époque, les mauvaises langues et les médias commencent à parler des molosses. Pas une journée sans qu'il y ait un article parlant de morsure de chiens de catégories 1 et 2. Une loi est votée, port de muselière obligatoire, déclaration en mairie, assurance spéciale, vaccins, tatouage et tutti conti. En un mot, ce n’est pas la joie pour les propriétaires. Très peu d'assurances veulent souscrire des contrats, ou alors à un tarif qui frôle l’usure. Ma banque me dit de patienter 3 mois, elle est en train de mettre un contrat dont les tarifs sont corrects. Donc, pas encore d'assurance pour Végas et pas de déclaration en mairie non plus.
Végas dort déjà dans notre lit dans mes petits bras musclés, mais il n’est pas le seul, il y a aussi Laïka (femelle border x B.A) qui dort aux pieds, Musty (mal labrador x bulle terrier) qui dort sur mon flan droit et Bruno qui à l’époque pèse pas moins de 130 kg. Cinq dans un lit, c’est vraiment du délire, mais à bien y réfléchir, je pense que c’est Bruno qui prenait le plus de place, vous ne pensez pas ? Je sais que je déconne et que c’est pas ce qu’il y a de mieux comme éducation pour des chiens, mais je ni peux rien. Et je persiste à tout faire à l’envers, chaque nuit, je me lève à 02h00 et 05h00 pour sortir les chiens, je ne voudrais pas qu’ils me pissent dessus quand même. Et là c’est le foutoir. Ils ont vite compris que quand je dis « pipi, caca », ils vont dehors et là c’est la cacophonie, les chiens gueulent, ils réveillent toute la maison, mes enfants et Bruno se mettent eux aussi à gueuler, une vrai maison de dingues dont je suis la reine (des dingues). Mais je m’en fou, je sors mes chiens.
Végas grandis de jours en jours, il a déjà 7 mois. Nous le sortons sans muselière. Les voisins n'en ont pas peur et au contraire se précipite pour le caresser dés que l'occasion se présente. Le hic à l'époque, c'est que à chaque fois que nous sortons Végas, il y a toujours un groupe de gosses qui joue au foot devant la maison et là Végas se rue sur le ballon. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de ballons qu'il m'a fallu racheter aux gosses. Une sortie = 1 ballon. J'aurais mieux fais d'acheter une usine. Mais ça ne gène pas les enfants, il aiment jouer avec Végas. Un jour, ils ont mène l'idée de le mettre dans les buts et là, c'est un sujet de discorde entre les deux équipes, car qui dit Végas dans la cage, dit aucune balle ne passe. C'est à mourir de rire.
Végas a 1 ans et son caractère commence à s’affirmer, mais il reste docile et très stable. Nous pouvons enfin l’assurer et le déclarer en mairie. Ouf.
Végas a 18 mois, Musty sent en lui une menace, il voit qu’il devient plus dominant de jours en jours, alors il attaque Végas. Ce dernier ne dit rien au début, mais au bout de 5 mn, il se rebiffe et là, 200 € pour ma pomme. Musty est bien abîmé. On le soigne et tout semble aller. Je dis bien semble, car à peine remis, Musty ré attaque Végas et re 200 € à sortir. Je me rends compte qu’ils ne peuvent plus vivre sous le même toit, alors ma fille qui habite à 100 m de chez nous le prend. Je le vois tous les jours et il est heureux.
Végas est un vrai vide ordure, il bouffe tout ce qu’il trouve. Il a un estomac en béton armé. Que de dégâts il a pu faire, la tapisserie, le plâtre, les fringues, les chaussures, les tapis, les portes qu’il défonce à coups de tête pour nous dire qu’il ne veut pas rester dans le garage et j’en passe. Il sait aussi ouvrir les portes et partout où je vais, il me suis. Un jour, personne à la maison, le calme total, le pied quoi. Je décide de me plonger dans un bon bain chaud. Aussitôt dit, aussi tôt fait. Je plonge dans la baignoire et je ferme les yeux. J’entends Végas qui pleure parce qu’il ne me vois pas, mais je ne dis rien. Et là, d’un seul coup la porte s’ouvre (bravo Végas) et mon boubou d’amour saute dans la baignoire pour me rejoindre. C’est le bordel, ya de l’eau partout, il crois que je joue alors il saute de plus belle dans la baignoire, on croirait un vrai ras de marée. Je n’en peux plus tellement je ris, imaginez un peu la scène. Je n’arrive même pas à sortir de mon bain. Que de fous rires j’au pu avoir avec ce chien. Quand je rentrais des courses, c’est lui qui me retirait mon manteau, au passage, il m’en a dépouillé pas mal. Il vit très mal la séparation.
Nous nous disons qu’il serait peut-être temps d’aller faire de l’éducation avec lui. Mais voilà, la maladie frappe très fort à cet instant.
Un Cancer m’est détecté…
Nous en étions resté à l’arrivée en grandes pompes du « CANCER ».
Je ne vais pas m’éterniser sur la maladie, tout le monde en a entendu parler : cancer = chimio = perte de cheveux = et pleins de petites choses désagréables qui vont avec.
Donc voilà, le diagnostique tombe. Je reste à l’hosto , bien sur « faut pas rêver non plus), opérations + opérations et « tutti contit ». Pendant cette période, bien sur, que je pense à toute ma famille, ils sont tristes, ils ont mal, certains de mes enfants se considèrent déjà comme orphelins et Bruno se voit déjà veuf et ça le fait flipper grave. Il ne maîtrise pas la « chose » et il ne supporte pas. Mais je pense aussi à mon Boubou d’Amour, comment vit-il mon absence? D’après Bruno, ce n’est pas la joie, il ne mange pas et ne veux pas sortir non plus. Il reste couché là, à ma place dans notre lit et il attend que le temps passe. Je resterais hospitalisée 3 longues semaines et encore, j’ai fais un foin du tonner pour sortir, car j’en avais encore au moins pour une dizaine de jours. Ce n’est pas dur, et ceux qui me connaissent ne vont pas être étonné. Je me suis levée un matin et j’ai dit aux infirmières d’aller chercher le chirurgien. Quand il est arrivé, je lui ais dit « voilà, j’ai décidé de sortir aujourd’hui ». Bien sur, son avis était tout autre, il me restait encore les 78 fils. Mais non, moi j’avais décidé, alors ce sera comme ça. Mr le docteur ne veut pas et bien il va voir. Devant lui j’ai appelé un Bruno très surpris pour qu’il vienne me prendre, j’au aussi appelé l’accueil pour leur demander de préparer les papiers pour ma sortie. Là, je toubib voit que je ne plaisante pas, mais trop tard… Imaginez, je suis sortie en « PYJAMA », pas coiffé, en chaussons, la classe quoi !
Arrivée à la maison, je me suis emmitouflée dans une couette, car mes retrouvailles avec Végas allaient être spectaculaires. J’avais 78 points de suture et il ne fallait pas qu’il les fasses sauter. Je me suis accroupie et adossée contre le mur et Bruno à lâcher le « fauve ».
Mon dieu, je m’en souviens comme si c’était hier. Mon chien pleurait, je voyais des larmes dans ses yeux. Il m’embrassait, me léchait partout, nos larmes se mélangeaient. Pas un seul mouvement brusque, tout en douceur, comme s’il avait deviné que j’étais très fragile à ce moment là. Cela a bien duré 10 bonne mn. Bruno vient pour m’aider à me lever et là Végas lui grogne dessus. Pour lui, il n’est plus question de me laisser. Bruno retente le coup et c’est le même résultat. Alors je m’accroche à Végas et je lui dis : aller de bout. Bravo, il m’aide et je suis debout. Nous le remettons dans le garage avec les autres chiens.
Je monte à l’étage et là, je fais ce que tout le monde fait quand on rente de l’hosto, du moins, je crois. Je m’assois, 1 kawa et une bonne clope. Le pieds quoi. Végas pleure, gratte à la porte et bien sur fini par la défoncer.
Pendant toute la période « chimio », Végas devient de plus en plus fusionnel avec moi, il ne me lâche pas, il ne quitte pas le lit que je ne peux pas « quitter » pendant des jours parfois. Il devient mon meilleur ami et mon psy. Toutes les personnes qui étaient en chimio avec moi avaient un psy, moi j’avais Végas. Je pouvais tout lui raconter. Quand il voyait que j’allais plus mal, il se collait à moi et me faisait de gros câlins avec de grosses lichouilles. Vous savez, je me bas comme une dingue contre cette saloperie mais les diagnostiques sont très mauvais. En octobre 2005, les toubibs me disaient que pour Noël, ça ne le ferait pas, puis ils ont repoussé à paques (et j’étais encore là). D’ailleurs, à ce sujet, j’ai une autre anecdote signée COCO. Pâques est passé et je suis toujours en vie, alors je prends RDV avec mes 2 chirurgiens. J’arrive au fameux RDV, nous nous asseyons pour boire un jus (nous sommes presque amis maintenant) et là, je leur sort 2 belles cloches en chocolat pour leur montrer ce que j’en pensais de leur diagnostique de mer… Ils ont très bien pris la choses, preuve qu’ils ont de l’humour et mon dit que leur diagnostique était totalement bon et que c’est moi qui avec ma ténacité avais fais que les choses soient ainsi et que mon « sale » caractère pour une fois m’avait servie. Ils sont beaux ces 2 là, mauvais caractère moi ???
Bref, j’en profite pour passer beaucoup de temps avec mon Boubou d’Amour, pas le choix, Bruno est au maille et Dylan à l’école. Donc, nous passons nos journées ensemble, et c’est là le piège dans lequel nous sommes tombé tous les deux. A partir de Décembre, je décide que je vais mieux et que je peux faire de longues ballades avec mon chien. J’attaque très fort, 6 km à la première sortie, je ne vous dis pas dans quel état je suis rentrée, une vraie loque. D’ailleurs, sur la fin, c’est mon chien qui me promenait et moi je suivais, mais j’ai continué. Jamais Végas n’a eu un comportement agressif lors de nos sortis, jamais. Pourtant, il y a eu plusieurs fois où il aurais pu, en plus, à l’époque je ne pesais plus que 35 kg, alors s’il avait voulu attaquer une autre chiens ou qui que ce soit d’autre, ce n’est pas avec mes petits bras plus musclés du tout que j’aurais pu faire quoi que ce soit. Mais non, tranquille le toutou.
A un moment donné, le comportement de Végas change, il devient encore plus protecteur, il n’arrête pas de pleurer et de me pousser vers le lit. Cela dur 1 semaine environ. Je me sens fatiguée et je ne sais pas pourquoi, mais je prends RDV en urgence avec mon oncologue. Nous faisons des analyses et nous constatons que le cancer reprend le dessus. Végas l’avait senti et voulais me protéger (là, c’est l’oncologue et le véto qui ont traduit le comportement de Végas). Depuis ce jour, mon chien est aussi devenu mon baromètre de la maladie et je peux vous assurer que pas une seule fois il ne s’est planté. Mon chien déconne, je vais directe voir mon médecin, je ne me pose même plus de question. Comment voulez vous qu’après ça, je considère mon chien comme un chien, ce n’est absolument pas possible, la fusion est totale, je me repose en totalité sur lui et lui, prend son rôle très au sérieux, trop même.
Je continue mon petit bonhomme de chemin, je ne vois toujours pas la sortie du tunnel, j’ai beau me battre comme une dingue, ce fumier de cancer est presque plus costau que moi.
Un jour Bruno vient se coucher, Végas qui est allongé auprès de moi grogne, il va même plus loin, il montre les crocs à Bruno. Plus le droit d’aller se coucher dans notre lit. Je me lève, j’appelle Végas, nous allons dans le bureau et Bruno peut enfin se coucher. Quand nous revenons, le chien ne dit plus rien. Mais voilà, chaque soir c’est le même cinéma. Si je suis couchée avec Végas avant Bruno, ce dernier ne peut pas se coucher sous peine de se faire bouffer avec notre chien. Alors, nous prenons des précautions et forcément je me suis encore planté. Dorénavant, Bruno se couche en premier et moi je suis avec mon Boubou d’Amour et tout se passe bien. N’empêche que s’est Végas qui maîtrise tout le monde, nous vivons chez notre chien et je laisse faire. Je l’aime tant et je lui dois tellement que je prends toujours sa défense. Bruno n’est pas très enchanté, d’autant plus qu’il connais très bien les risques que je fais courir au reste de la famille. Le pire, c'est que nous sommes éducateurs canins, mon mari a raison, je le sais pertinament et je voudrais pouvoir faire comme je fais avec mes autres chiens, mais avec Végas, je ne sais pas pourquoi, je ne suis pas lucide, c'est vraiment bizare.
La situation ne fait qu’empirer dans tous les domaines. Les spécialistes sont très pessimistes, pour eux, impossible de m’en sortir. Il faut se préparer au pire. Il me reste 2 mois au plus. Dur d’annoncer ça à Bruno et aux enfants, je gamberge et je gamberge. Bref, je prends mon courage à 2 mains et j’organise une réunion de famille. Tout le monde est là, je lâche la bombe mais je ne veux pas en voir un seul pleurer, ou gare. C’est la vie.
Mais, je ne baisse pas pour autant les bras, que nenni. La question que je me pose, est, que va devenir Végas quand je ne serais plus là. Il n’obéit qu’à moi, à coups surs, il deviendra hyper dangereux (c’est déjà presque le cas) et Bruno sera obligé de le faire euthanasier. Je ne peux m’y résoudre. Je contacte pleins de professionnels spécialisés dans le Rott. Quelle blague, que des incompétents. Il y en a même un qui est parti en courrant quand Végas lui à grogné et sauter dessus. Un cador celui là. C’est comme ça que j'arrive dans un club d'éducation à 40km de chez moi. J’ai le spécialiste au bout du fil et je lui explique la situation : Végas, le cancer, et l’après, quand je ne serais plus là, je ne lui cache rien et surtout lui dit bien que ce chien est tout pour moi, et que c’est moi qui ais « merdé » l’éducation de mon chien, je suis la seule responsable et c’est à moi de tout corriger. Il me dit, faut voir, venez au cours de Samedi et je vous dirais si on peux faire quelque chose ou pas. L’approche avec l'éducateur est impossible et avec personne en fait, il me dit de revenir, il faut tout essayer. C’est seulement au bout de 3 semaines qu'un autre éducateur peut l’approcher et pendant un bon moment, il sera le seul. Végas le reconnais comme chef de meute. Nous pouvons enfin travailler avec lui. Mais je suis de plus en plus fatiguée et n’arrive même plus à tenir Végas en laisse. Bruno prend la relève et mon chien se laisse faire, comme si il comprenait que je suis au bout du rouleau.
Ensuite, tout s’est enchaîné. Comment ? Je ne le sais pas et peut être ne le saurais-je jamais. Végas progresse pour l’éducation de base, pour la sociabilité, c’est loin d’être gagné. Moi de mon côté, je réussi à gagner mon duel contre cette sal… de cancer tout va pour le mieux. Mais ce cochon de Végas, lui le sent aussi que je vais mieux, pas bête l’animal. Alors voilà, monsieur décide que ce ne sera plus Bruno qui fera l’éducation avec lui mais moi. Bruno ne peut plus rien en tirer, c’est fini. Je ne pèse toujours que 35 kg et je peux vous dire que j’ai quand même la trouille qu’il aille au taquet, car là, je suis plutôt dans le CACA.
Mais non, nous y arrivons.Les gens à l’éducation en ont une peur bleu, je me sent aussi un peu écarté, je comprends la peur des gens, n’importe qui, qui voit une telle bête se mettre en colère prends ses jambes à son coup, même si il est muselé (et à l’époque, il ne l’était pas). Ca reste un Rottweiller et la presse ne les gâte pas. Je prends l’exemple d'une amie, son chien et Végas ont toujours été des ennemis jurés, impossible d’en faire des potes, et elle avait pas mal d’à priori sur Végas, il faut dire qu’il lui a mis quelque coups de boules aussi(à elle comme à son chien), mais bon, un jour elle l’a pris en laisse et tout s’est bien passé. Du coup, elle a aussi changé de comportement envers mon chien et je me suis moins sentis à l’écart. A l’époque, il était le seul chien dit « dangereux » aux cours d’éducation. Il y a eu Britt aussi (cocker), Végas avait du le prendre pour un merguez et un jour il l’a pris carrément dans sa gueule, la tête d’un côté et la queue de l’autre. Qu’elle peur nous avons eu ce jour là, nous pensions vraiment que s’en étais fini pour Britt. Hé bien non, Végas l’a secouer sévèrement, il faut le reconnaître et l’a balancé à plus de 8 m. Pas une seule égratignure, juste une peur bleu. Depuis ce jour, j’ai surnommé Britt « Merguez ». Il faut garder le sens de la rigolade. Partout ou nous allions, Végas devait être en tête, que ce soit aux cours ou lors de nos balades, il se devait d’être le maître et celui qui montre le chemin. Quand on le sait, tout va bien. Lors de nos démonstrations, j’avais pour habitude de faire faire une ballade aux enfants dans l’attelage et bizarrement, les parents ne s’occupaient pas sur le moment de savoir de quelle race Végas était, l’important pour eux, c’est que leurs enfants s’amusent. Mais ensuite, il y a des imbéciles partout, faut pas croire, j’en ai vu venir vers moi et me demander :
- De quelle race est votre chien ?
- Un Rottweiller Madame
- Hô mon dieu, si j’avais su, je n’aurais pas laisser ma fille aller se promener dans votre attelage.
- Que voulez vous madame, c’est avec des cons comme vous que l’ont fais un procès à cette race de chiens, vous devriez mettre une muselière, ça vous éviterais de dire des conneries grosses comme vous.
Là, c’est quand je commence à m’échauffer, en générale, il vaut mieux couper court. Reconnaissez qu’elle est plus con que con celle là, je balade sa petite pendant 15 mn et elle vient pigner sur Végas, non mais, elle m’a bien regardé celle là. Et combien d’abruties comme celle là nous avons croisé Bruno et moi. Nous devions constamment justifier la race de notre chien. La plupart du temps, ces personnes ont des ptits chiens à sa mémère qui sont mauvais comme la galle et pas éduquer. Mais d’eux, nous dirons qu’ils sont hargneux et des nôtres, ils diront chiens dangereux, à piquer. Nous n’en aurons jamais fait un chien hyper calme, faut pas rêver, mais nous pouvions vivre en harmonie. Bruno avait de nouveau le droit de se coucher dans son lit (c’est beau ça) et Végas acceptais de me partager avec les autres membres de la famille. Pour lui, comme pour nous, le combat a été très long et juché d’embuches. Il en restera quand même que c’est mon Boubou d’Amour, qu’il dort toujours dans mon lit et dans mes bras, qu’il me colle toute la journée, qu’il ne sort que si c’est moi qui le descend, qu’il défonce encore les portes pour me suivre, style celle de la salle de bain pour me rejoindre dans la baignoire, j’en passe et des meilleurs.
Ce chien a été pour moi un don du ciel, je reste persuadée que sans lui, je n’aurais jamais gagner mon combat, il m’a choyé, aimé, adoré, protégé… Tout ce que l’on peut espérer recevoir d’une personne que l’on aime à la folie, mon chien me l’a donné sans demander quoi que ce soit en échange. Ce n’est pas beau ça ?
J’espère que là où il est maintenant, il n’a pas de problème de discrimination de race. Il n’a peut être vécu que 5 ans, mais ce sont 5 années de pur bonheur, il a été hyper gâté, il a vécu dans un hôtel 5 étoiles, tout lui était permis, le luxe pour un chien. D’autres vont vivre 14 ou 15 ans, mais ont-ils eu tout ce que Végas a eu? Ont-ils été aimé et adoré comme Végas l’a été? Je n’en suis pas sure et cela me rassure même, dans un certain sens. Il est parti royalement, la tête haute et sans avoir fait de mal à qui que ce soit. Sa gueule n’avait aucune trace de sang.
Cela fais maintenant 3 mois et demi que Mon Boubou d’Amour est parti, mais il me manque toujours autant, pas une seule journée sans que je ne pense à lui. Quelque part, je me sens coupable. Il est tombé malade, un cancer aussi puisqu'il avait une tumeur au cerveau et je n'ai rien pu faire pour le sauver, lui qui a tant fait pour moi, il souffrait tellement, avait un comportement perturbé, des crises d'épilepsies, j'ai du prendre la décision la plus terrible qui soit. Je suis allée seule avec lui chez le véto et j'ai attendu qu'il s'endorme à jamais dans mes petits bras, pas musclés du tout. Au jour d'aujourd'hui, le plus dur, c’est quand je vais à l’éducation, que je prends un chien et que je dis : Végas ! Au pieds. Il y a des habitudes qui restent ou qui ne veulent pas partir, comment le savoir ?
Voilà, merci de m’avoir soutenue pendant cette triste période. Mon Boubou d’Amour me manque
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