Salut mon Orion,

Comment ça va ?

Voilà un an que tu nous as quittés sans que l’on s’y attende. Tu étais tout fougueux comme d’habitude, on était partis quelques jours à La Baule, tu creusais des trous dans le parc, tu galopais dans la forêt, tu courais comme un fou sur la plage et dans les vagues, tu avais même piqué une bouteille en plastique qu’une dame était en train de remplir d’eau de mer et on avait eu tout le mal du monde à la récupérer tellement tu mettais toute ton énergie à nous échapper. Une dernière bêtise, un dernier fou rire.

Et puis tu es tombé malade, leucémie foudroyante, en 4 jours c’était fini, on n’a rien pu faire. C’était terrible, on ne s’y attendait pas, tu faisais tellement plus jeune que ton âge, mais en y réfléchissant il faut bien se faire une raison, tu avais 12 ans et demi, c’était l’heure de partir, au moins tu auras été en pleine forme quasiment jusqu’au bout...

Alors on voulait juste te dire combien tu avais été un chien génial, gentil, affectueux, jamais un aboiement, toujours prêt à sympathiser avec les autres chiens, toujours content, débordant d’amour et que tout le monde aimait. Tu faisais sourire les gens dans la rue quand on se promenait car tu voulais absolument prendre toi-même ta laisse dans ta gueule. « Ah, ça c’est pratique, c’est le chien qui vous promène », me disait-on. « Eh, maman, regarde, regarde, le chien il tient lui-même sa laisse », s’étonnaient les enfants. C’était bien sympathique.

Je me souviendrai toujours comme sautais sur les portes quand tu voyais qu’on allait se promener et que tu étais impatient de sortir, tu sautais à la verticale et tu décollais à 1m du sol, comme sur un ressort. Et quand il y avait de la compagnie, tu étais particulièrement joyeux et balançais avec toute ta force ta longue queue noire, balayant tout sur son passage. Un ouragan, une tornade noire !

Et pourtant, malgré ton gabarit d'athlète, dès qu’il y avait un peu de vent ou un orage, là il n’y avait plus personne, monsieur était tout penaud et se planquait, sursautant au moindre bruit, apeuré comme une souris, tu nous faisais marrer.

Mais surtout, je me souviendrai à quel point tu prenais ton pied dans la forêt, à galoper ventre à terre, tous sens en éveil, à te rouler dans l’herbe en poussant des grognements de plaisir, à sauter comme un malade quand on t’envoyait en l’air ton Grosminet ou ton Bugs Bunny en plastique. Tu nous donnais vraiment un aperçu de ce que c’est de communier avec la nature et de profiter à fond de la vie.

Alors voilà, c’est fini Pépère, Pep, Pepou, mon Gros-Tout-Noir, tu es parti rejoindre ta constellation dans le ciel. Et tu as certainement dû retrouver ta copine cockerette Riga, qui t’a rejoint en avril. J’espère que vous vous ferez plein de copains au cimetière des chiens. En tout cas ça aura été un plaisir de partager toutes ces années avec toi.

Plein de léchouilles,

Flore, Thibaut, Nani, Gautier, Eléonore et Grégoire (qui demande souvent : « Il est parti au paradis des chiens Orion, hein, il est au paradis des chiens ? »), sans oublier la petite chatte Mandarine, qui avait si peur de cette grosse boule de poils noirs, et regarde souvent sur le balcon, ta place favorite et stratégique pour observer la vie parisienne, se demandant où tu as bien pu passer…