Repéré, le 14 septembre 2009, errant au beau milieu de la voie rapide à Maubeuge, le petit chien impossible à identifier à qui j’allais donner le nom de Scoubidoo, fut recueilli, le jour-même de sa découverte, par la fourrière intercommunale de la S.P.A. de Maubeuge.

Etant enfin parvenu, plus d’un an après leur disparition, à entamer le deuil de ma regrettée fifille Chipie et de ma non moins regrettée filleule Maïka, je me rendis, fin septembre et début octobre 2009, à la S.P.A. de Maubeuge, en quête d’un petit laissé-pour-compte à rendre heureux.

Moi qui désirais n’adopter qu’une petite femelle, et complètement différente, morphologiquement, de mes petites défuntes, ne voilà-t-il pas que je succombe à la vue, dans le box 34, du petit rescapé de la voie rapide. Il faut dire que si j’avais a priori écarté sa candidature, le petit père quelque peu rondouillet et entre deux âges m’avait, lui, choisi dès ma toute première visite !

Je souffrais à ce point de voir derrière les barreaux le petit chien, qu’il fallut bien enregistrer à la Société canine centrale et faire examiner et vacciner comme le prévoit la procédure, que je lui rendis pas moins de 10 visites, pour adoucir son quotidien, avant de pouvoir enfin l’emmener, fier comme un paon, dans sa nouvelle famille, le 20 octobre 2009, soit cinq semaines après son admission en fourrière.

Né, selon le vétérinaire attaché à la S.P.A., début 2002, le petit croisé pinscher que j’avais baptisé Scoubidoo, allait donc officiellement sur ses 8 ans. Sa morphologie n’était pas sans évoquer celle de mes petits anges défunts Chipie et Maïka.

Si l’on excepte deux agressions que le beau Scoubidoo me fit subir en réaction aux mauvais traitements que durent de toute évidence lui avoir infligés son ou ses précédents détenteurs, le petit chien et moi avons vécu une existence de pur bonheur.

Je gérais parfaitement son problème d’arthrose, lui offrais une nourriture appétissante et équilibrée, des balades vivifiantes, et énormément de tendresse, qu’il me rendait au centuple. Son agressivité envers certains congénères, sans distinction de sexe ni de taille, et certains véhicules, apparemment trop bruyants, s’était nettement estompée au fil des années.

Le 31 octobre 2012, petit Scoubi me fit subitement une constipation, dont je crus un peu naïvement pouvoir le débarrasser, en commençant par le mettre à la diète. Le lendemain 1er novembre 2012, le petit chien refusa catégoriquement les médicaments achetés à la pharmacie de garde. Le pauvre Scoubidoo se mit à vomir des quantités de bile de plus en plus grandes et de plus en plus oranges !

Le 2 novembre à 8 h du matin, le vétérinaire constate que le malheureux chien est en état d’hypothermie : 36°5 de température rectale, contre minimum 38°C en temps normal. L’analyse sanguine faite aussitôt révéla une insuffisance rénale engageant le pronostic vital de mon fidèle compagnon.

Petit Scoubidoo fut placé sous perfusion et hospitalisé à la clinique vétérinaire. Hormis le fait qu’il avait cessé de vomir de la bile, aucune amélioration n’avait été constatée au moment de la visite que je lui rendis dans l’après-midi.

Le pauvre chien passa seul, muselé et sous perfusion, la nuit dans un box en aluminium. Le lendemain matin, samedi 3 novembre 2012, on lui remplaça la pochette de perfusion. Et il fut procédé à une nouvelle prise de sang. Les résultats de la nouvelle analyse promettant d’être mauvais, je trouvais miraculeusement à me faire conduire à la clinique un peu avant le retour du vétérinaire de garde. Le verdict tomba comme un couperet : les reins étant irrémédiablement détruits, le malheureux petit Scoubidoo allait sombrer dans le coma puis décéder avant la fin du week-end.

J’ai eu le douloureux privilège de tenir dans mes bras, en le serrant bien fort contre mon cœur, mon pauvre compagnon. Petit Scoubidoo s’endormit le plus paisiblement du monde sous l’effet de l’anesthésie générale. Puis le bel ange prit son envol vers le Paradis…

Notre bonheur à deux aura duré à peine un peu plus de 3 années. Grande est ma douleur d’avoir perdu mon fidèle et loyal compagnon !

Paix à toi, petit Scoubidoo d'amour!