Milou mon meilleur ami , mon camarade , tu es parti sur le coup sans nous prévenir , je pense à toi.

Je te dédie un poème de Baudelaire que j'aime beaucoup :
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

Ce poème m'a fais pensé à toi car tes premières années avec ton premier maître étaient difficile,parfois mal à l'aise avec certains êtres humains, toujours avec ta marche majestueuse et belle et après ces années difficiles à marcher avec ses ailes (ton caractère différent des autres), tu m'adoptes comme maître après des mois en totale solitude (et pourtant t'avais le choix), je suis content de t'avoir adopté et que tu m'ai adopté.

Ainsi les jours sans penser à toi n'arrivent jamais. Et quand tu es mort, cela a été affreux et comme disait Verlaine :
Les sanglots longs
des violons
de l'automne
blessent mon cœur
d'une langueur
monotone.
Sauf que cette fois-ci , sous le soleil de la Réunion, ce n'est pas l'automne, ni même la fuite du temps qui a blessé mon cœur mais bien ta mort et la perte d'un des amis qui a été le plus fidèle.