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In tribute to
BERGER-BELGE-MALINOISDIESEL
left us on:18/11/2015
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left by ourson on 16/04/2023🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌹🐶🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹😇👼😉💖💋 |
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left by ourson on 16/04/2023🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌹🐶🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹😇👼😉💖💋 |
left by ourson on 16/04/2023🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌹🐶🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹😇👼😉💖💋 |
left by ourson on 16/04/2023🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌹🐶🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹😇👼😉💖💋 |
left by ourson on 16/04/2023🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 🌺 *•.¸¸¸.•*💗*•.¸⭐ ¸.•* 💗 L O V E 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•* 💗 *•.¸ ⭐ ¸.•*💗*•.¸¸¸.•*🌺 |
left by spanky on 16/04/2023Se battre, avancer sans se retourner Peu importe les malheurs de notre vie La vie est trop courte pour être gâchée Il faut continuer à se battre peu importe ce qui est dit Il ne faut jamais baisser les bras Ce serait gâcher ce qu'on a fait jusque là On a pas le droit de tout laisser tomber Juste parce qu'on en a assez On a le droit parfois de craquer Mais il faut réussir à se relever Faire face aux difficultés Ce n'est pas les contourner Mais les surmonter Et sans jamais se retourner La vie est un véritable combat Où il ne faut jamais baisser les bras La peine est une douleur qu'on ne peut effacer Il faut juste attendre et se dire que ça va passer On se dit souvent qu'on y arrivera pas Mais un ange nous y aidera Je sais que le mien veille sur moi Mais même si je ne le vois pas Je sais qu'il est et sera toujours là Et j'attends avec impatience le jour où on se reverra A toi mon ange... |
left by poutounou on 16/04/2023Une impression d’inachevé… * On peut se dire que l’irrémédiable Avec le temps peut réunir l’oubli Avec l’amour pour vous retenir Juste laisser un peu d’espérance A peine murmuré sous un silence Mais il y a l’inacceptable Qui vient tout bousculer Une erreur de là-haut Qu’on n’a pas demandé * Mais il y a l’inacceptable En plein vol, foudroyé Et qui vient tout reprendre Tout ce qu’on vous a donné * Et vous laisse comme une impression Une impression d’inachevé * On peut se dire que l’inconcevable peut arriver Un jour sans faire de bruit Tout bouleverser Sans vous prévenir, même s’y attendre * Parce que quoi qu’on fasse On sait le mur au bout de l’impasse * Mais il y a l’inacceptable Qui vient tout bousculer Une erreur de là-haut Qu’on n’a pas demandé * Mais il y a l’inacceptable En plein vol, foudroyé Et qui vient tout reprendre Tout ce qu’on vous a donné * Et vous laisse comme une injustice Une injustice inacceptable * Mais il y a l’inacceptable En plein vol, foudroyé Et qui vient tout reprendre Tout ce qu’on vous a donné * Et vous laisse comme une impression Une impression d’inachevé… » * Comédie musicale – Les Dix Commandements |
left by rustiditbibi on 15/04/2023Les deux pigeons - Jean de la Fontaine Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre. L'un d'eux s'ennuyant au logis Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays. L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ? Voulez-vous quitter votre frère ? L'absence est le plus grand des maux : Non pas pour vous, cruel. Au moins, que les travaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor si la saison s'avançait davantage ! Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut : Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, Bon soupé, bon gîte, et le reste ? Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur ; Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point : Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ; Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère. Je le désennuierai : quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint Vous sera d'un plaisir extrême. Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ; Vous y croirez être vous-même. À ces mots en pleurant ils se dirent adieu. Le voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage L'oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage. L'air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie, Dans un champ à l'écart voit du blé répandu, Voit un pigeon auprès ; cela lui donne envie : Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las, Les menteurs et traîtres appas. Le las était usé ! si bien que de son aile, De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin. Quelque plume y périt ; et le pis du destin Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle Et les morceaux du las qui l'avait attrapé, Semblait un forçat échappé. Le vautour s'en allait le lier, quand des nues Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues. Le Pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure, Crut, pour ce coup, que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié, Prit sa fronde et, du coup, tua plus d'à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l'aile et tirant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s'en retourna. Que bien, que mal, elle arriva Sans autre aventure fâcheuse. Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines. Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines ; Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau ; Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste ; J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste, Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l'aimable et jeune Bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servis, engagé par mes premiers serments. Hélas ! quand reviendront de semblables moments ? Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ? Ah ! si mon cœur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ? Ai-je passé le temps d'aimer ? |
left by rustiditbibi on 15/04/2023Les deux pigeons - Jean de la Fontaine Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre. L'un d'eux s'ennuyant au logis Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays. L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ? Voulez-vous quitter votre frère ? L'absence est le plus grand des maux : Non pas pour vous, cruel. Au moins, que les travaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor si la saison s'avançait davantage ! Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut : Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, Bon soupé, bon gîte, et le reste ? Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur ; Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point : Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ; Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère. Je le désennuierai : quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint Vous sera d'un plaisir extrême. Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ; Vous y croirez être vous-même. À ces mots en pleurant ils se dirent adieu. Le voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage L'oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage. L'air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie, Dans un champ à l'écart voit du blé répandu, Voit un pigeon auprès ; cela lui donne envie : Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las, Les menteurs et traîtres appas. Le las était usé ! si bien que de son aile, De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin. Quelque plume y périt ; et le pis du destin Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle Et les morceaux du las qui l'avait attrapé, Semblait un forçat échappé. Le vautour s'en allait le lier, quand des nues Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues. Le Pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure, Crut, pour ce coup, que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié, Prit sa fronde et, du coup, tua plus d'à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l'aile et tirant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s'en retourna. Que bien, que mal, elle arriva Sans autre aventure fâcheuse. Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines. Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines ; Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau ; Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste ; J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste, Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l'aimable et jeune Bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servis, engagé par mes premiers serments. Hélas ! quand reviendront de semblables moments ? Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ? Ah ! si mon cœur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ? Ai-je passé le temps d'aimer ? |
left by rustiditbibi on 15/04/2023Les deux pigeons - Jean de la Fontaine Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre. L'un d'eux s'ennuyant au logis Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays. L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ? Voulez-vous quitter votre frère ? L'absence est le plus grand des maux : Non pas pour vous, cruel. Au moins, que les travaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor si la saison s'avançait davantage ! Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut : Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, Bon soupé, bon gîte, et le reste ? Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur ; Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point : Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ; Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère. Je le désennuierai : quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint Vous sera d'un plaisir extrême. Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ; Vous y croirez être vous-même. À ces mots en pleurant ils se dirent adieu. Le voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage L'oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage. L'air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie, Dans un champ à l'écart voit du blé répandu, Voit un pigeon auprès ; cela lui donne envie : Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las, Les menteurs et traîtres appas. Le las était usé ! si bien que de son aile, De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin. Quelque plume y périt ; et le pis du destin Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle Et les morceaux du las qui l'avait attrapé, Semblait un forçat échappé. Le vautour s'en allait le lier, quand des nues Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues. Le Pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure, Crut, pour ce coup, que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié, Prit sa fronde et, du coup, tua plus d'à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l'aile et tirant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s'en retourna. Que bien, que mal, elle arriva Sans autre aventure fâcheuse. Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines. Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines ; Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau ; Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste ; J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste, Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l'aimable et jeune Bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servis, engagé par mes premiers serments. Hélas ! quand reviendront de semblables moments ? Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ? Ah ! si mon cœur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ? Ai-je passé le temps d'aimer ? |
left by rustiditbibi on 15/04/2023Les deux pigeons - Jean de la Fontaine Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre. L'un d'eux s'ennuyant au logis Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays. L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ? Voulez-vous quitter votre frère ? L'absence est le plus grand des maux : Non pas pour vous, cruel. Au moins, que les travaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor si la saison s'avançait davantage ! Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut : Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, Bon soupé, bon gîte, et le reste ? Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur ; Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point : Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ; Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère. Je le désennuierai : quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint Vous sera d'un plaisir extrême. Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ; Vous y croirez être vous-même. À ces mots en pleurant ils se dirent adieu. Le voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage L'oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage. L'air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie, Dans un champ à l'écart voit du blé répandu, Voit un pigeon auprès ; cela lui donne envie : Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las, Les menteurs et traîtres appas. Le las était usé ! si bien que de son aile, De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin. Quelque plume y périt ; et le pis du destin Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle Et les morceaux du las qui l'avait attrapé, Semblait un forçat échappé. Le vautour s'en allait le lier, quand des nues Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues. Le Pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure, Crut, pour ce coup, que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié, Prit sa fronde et, du coup, tua plus d'à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l'aile et tirant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s'en retourna. Que bien, que mal, elle arriva Sans autre aventure fâcheuse. Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines. Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines ; Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau ; Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste ; J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste, Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l'aimable et jeune Bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servis, engagé par mes premiers serments. Hélas ! quand reviendront de semblables moments ? Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ? Ah ! si mon cœur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ? Ai-je passé le temps d'aimer ? |
left by rustiditbibi on 15/04/2023Les deux pigeons - Jean de la Fontaine Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre. L'un d'eux s'ennuyant au logis Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays. L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ? Voulez-vous quitter votre frère ? L'absence est le plus grand des maux : Non pas pour vous, cruel. Au moins, que les travaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor si la saison s'avançait davantage ! Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut : Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, Bon soupé, bon gîte, et le reste ? Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur ; Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point : Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ; Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère. Je le désennuierai : quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint Vous sera d'un plaisir extrême. Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ; Vous y croirez être vous-même. À ces mots en pleurant ils se dirent adieu. Le voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage L'oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage. L'air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie, Dans un champ à l'écart voit du blé répandu, Voit un pigeon auprès ; cela lui donne envie : Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las, Les menteurs et traîtres appas. Le las était usé ! si bien que de son aile, De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin. Quelque plume y périt ; et le pis du destin Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle Et les morceaux du las qui l'avait attrapé, Semblait un forçat échappé. Le vautour s'en allait le lier, quand des nues Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues. Le Pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure, Crut, pour ce coup, que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié, Prit sa fronde et, du coup, tua plus d'à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l'aile et tirant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s'en retourna. Que bien, que mal, elle arriva Sans autre aventure fâcheuse. Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines. Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines ; Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau ; Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste ; J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste, Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l'aimable et jeune Bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servis, engagé par mes premiers serments. Hélas ! quand reviendront de semblables moments ? Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ? Ah ! si mon cœur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ? Ai-je passé le temps d'aimer ? |
left by rustiditbibi on 15/04/2023Les deux pigeons - Jean de la Fontaine Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre. L'un d'eux s'ennuyant au logis Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays. L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ? Voulez-vous quitter votre frère ? L'absence est le plus grand des maux : Non pas pour vous, cruel. Au moins, que les travaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor si la saison s'avançait davantage ! Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut : Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, Bon soupé, bon gîte, et le reste ? Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur ; Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point : Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ; Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère. Je le désennuierai : quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint Vous sera d'un plaisir extrême. Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ; Vous y croirez être vous-même. À ces mots en pleurant ils se dirent adieu. Le voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage L'oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage. L'air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie, Dans un champ à l'écart voit du blé répandu, Voit un pigeon auprès ; cela lui donne envie : Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las, Les menteurs et traîtres appas. Le las était usé ! si bien que de son aile, De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin. Quelque plume y périt ; et le pis du destin Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle Et les morceaux du las qui l'avait attrapé, Semblait un forçat échappé. Le vautour s'en allait le lier, quand des nues Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues. Le Pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure, Crut, pour ce coup, que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié, Prit sa fronde et, du coup, tua plus d'à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l'aile et tirant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s'en retourna. Que bien, que mal, elle arriva Sans autre aventure fâcheuse. Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines. Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines ; Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau ; Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste ; J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste, Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l'aimable et jeune Bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servis, engagé par mes premiers serments. Hélas ! quand reviendront de semblables moments ? Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ? Ah ! si mon cœur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ? Ai-je passé le temps d'aimer ? |
left by rustiditbibi on 15/04/2023Les deux pigeons - Jean de la Fontaine Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre. L'un d'eux s'ennuyant au logis Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays. L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ? Voulez-vous quitter votre frère ? L'absence est le plus grand des maux : Non pas pour vous, cruel. Au moins, que les travaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor si la saison s'avançait davantage ! Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut : Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, Bon soupé, bon gîte, et le reste ? Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur ; Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point : Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ; Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère. Je le désennuierai : quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint Vous sera d'un plaisir extrême. Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ; Vous y croirez être vous-même. À ces mots en pleurant ils se dirent adieu. Le voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage L'oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage. L'air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie, Dans un champ à l'écart voit du blé répandu, Voit un pigeon auprès ; cela lui donne envie : Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las, Les menteurs et traîtres appas. Le las était usé ! si bien que de son aile, De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin. Quelque plume y périt ; et le pis du destin Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle Et les morceaux du las qui l'avait attrapé, Semblait un forçat échappé. Le vautour s'en allait le lier, quand des nues Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues. Le Pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure, Crut, pour ce coup, que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié, Prit sa fronde et, du coup, tua plus d'à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l'aile et tirant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s'en retourna. Que bien, que mal, elle arriva Sans autre aventure fâcheuse. Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines. Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines ; Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau ; Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste ; J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste, Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l'aimable et jeune Bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servis, engagé par mes premiers serments. Hélas ! quand reviendront de semblables moments ? Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ? Ah ! si mon cœur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ? Ai-je passé le temps d'aimer ? |
left by rustiditbibi on 15/04/2023Les deux pigeons - Jean de la Fontaine Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre. L'un d'eux s'ennuyant au logis Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays. L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ? Voulez-vous quitter votre frère ? L'absence est le plus grand des maux : Non pas pour vous, cruel. Au moins, que les travaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor si la saison s'avançait davantage ! Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut : Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, Bon soupé, bon gîte, et le reste ? Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur ; Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point : Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ; Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère. Je le désennuierai : quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint Vous sera d'un plaisir extrême. Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ; Vous y croirez être vous-même. À ces mots en pleurant ils se dirent adieu. Le voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage L'oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage. L'air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie, Dans un champ à l'écart voit du blé répandu, Voit un pigeon auprès ; cela lui donne envie : Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las, Les menteurs et traîtres appas. Le las était usé ! si bien que de son aile, De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin. Quelque plume y périt ; et le pis du destin Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle Et les morceaux du las qui l'avait attrapé, Semblait un forçat échappé. Le vautour s'en allait le lier, quand des nues Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues. Le Pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure, Crut, pour ce coup, que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié, Prit sa fronde et, du coup, tua plus d'à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l'aile et tirant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s'en retourna. Que bien, que mal, elle arriva Sans autre aventure fâcheuse. Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines. Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines ; Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau ; Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste ; J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste, Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l'aimable et jeune Bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servis, engagé par mes premiers serments. Hélas ! quand reviendront de semblables moments ? Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ? Ah ! si mon cœur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ? Ai-je passé le temps d'aimer ? |
left by rustiditbibi on 15/04/2023Les deux pigeons - Jean de la Fontaine Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre. L'un d'eux s'ennuyant au logis Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays. L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ? Voulez-vous quitter votre frère ? L'absence est le plus grand des maux : Non pas pour vous, cruel. Au moins, que les travaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor si la saison s'avançait davantage ! Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut : Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, Bon soupé, bon gîte, et le reste ? Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur ; Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point : Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ; Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère. Je le désennuierai : quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint Vous sera d'un plaisir extrême. Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ; Vous y croirez être vous-même. À ces mots en pleurant ils se dirent adieu. Le voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage L'oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage. L'air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie, Dans un champ à l'écart voit du blé répandu, Voit un pigeon auprès ; cela lui donne envie : Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las, Les menteurs et traîtres appas. Le las était usé ! si bien que de son aile, De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin. Quelque plume y périt ; et le pis du destin Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle Et les morceaux du las qui l'avait attrapé, Semblait un forçat échappé. Le vautour s'en allait le lier, quand des nues Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues. Le Pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure, Crut, pour ce coup, que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié, Prit sa fronde et, du coup, tua plus d'à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l'aile et tirant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s'en retourna. Que bien, que mal, elle arriva Sans autre aventure fâcheuse. Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines. Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines ; Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau ; Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste ; J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste, Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l'aimable et jeune Bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servis, engagé par mes premiers serments. Hélas ! quand reviendront de semblables moments ? Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ? Ah ! si mon cœur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ? Ai-je passé le temps d'aimer ? |
left by rustiditbibi on 15/04/2023Un chien est un sourire et une queue qui bouge joyeusement... le reste n'importe pas !😉😉😉😉😉🌈🐶🌹💋❤😇 |
left by ovanek on 15/04/2023(¯`•´¯) ...💙•.,(¯`•´¯) …(¯`•´¯)💙.•´ ...`•.💙,.•´ …….I.╔══╗───╔═╗╔╗╔╦═╗───╔═╗ …….I.║╔═╬╦╦═╣═╣║╚╬╣═╬═╦╦╣═╣ …….I.║╚╗║╔╣╬╠═║║╬║╠═║╬║║╠═║ …….I.╚══╩╝╚═╩═╝╚═╩╩═╩═╩═╩═╝ |
left by goulou50 on 14/04/2023Ton petit chien te regarde Un souffle autour de toi s’attarde C’est mon âme qui cherche à consoler ton cœur. Je suis à tes côtés , je recherche comme autrefois ton sourire et tes caresses Je suis bien ou je suis cette mort fut une renaissance J’ai délaissé mon corps Et mon âme est partie. Ébloui j’ai atteint un splendide domaine, ou Je sillonne l’espace et ses champs lumineux. Je franchis des torrents, des montagnes de rêve, des forêts magiques, et des fleuves enchantés. A chacun de mes pas je pense a toi …. Tu ne peux plus pleurer puisque je m’émerveille et sois en sure nous nous retrouverons un jour dans l’éternel bonheur. |
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